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III- Utilité des larmes

1) Un antibiotique pour l'oeil

 

Les larmes comme nous l'avons vu précédemment contiennent du lysozyme. Cette protéine globulaire de 129 acides aminés est présente dans un très grand nombre de sécrétions comme la salive, le lait maternel, le mucus mais également dans le blanc d’œuf. Elle a été découverte en 1922 par le médecin, biologiste et pharmacologue Alexander Fleming. Elle possède de nombreuses propriétés médicinales. En effet, le lysozyme, appelé également muramidase est une hydrolase acide c'est à dire une enzyme capable de casser des liaisons covalentes. De plus elle détient les capacités de détruire la paroi bactérienne ainsi que de lyser des bactéries ( c'est à dire les détruire) comme les bactéries Gram positif. Pour cela, l'enzyme hydrolyse les liaisons covalentes entre l'acide N-acétyl-muramique avec le 4e atome de carbone du N-acétyl-glucosamine et attaque les peptidoglycanes constituant la paroi des bactéries.

 

                                   

En revanche, les bactéries à Gram négatif sont généralement résistantes à cette enzyme grâce à la couche externe de lipopolysaccharides (LPS) qui les caractérise. Cette couche LPS couvre la paroi muréique (couche de peptidoglycanes) et la protège de l'attaque du lysozyme en empêchant l’accès de cette enzyme. De plus le pouvoir pathogène de cette couche s'active lors de la lyse de la bactérie. Tout cela explique donc la résistance des bactéries Gram négatif par rapport à l'action du lysozyme. Le lysozyme détient donc des propriétés antibactériennes mais ce n'est le cas que pour certaines bactéries. Les larmes ont donc un rôle « d'antibiotique » pour l’œil est donc pour l'homme.

 

 

2) Une évacuation des tensions

Le larmoiment, est contrôlé par le système nerveux et en particulier par l'hypothalamus. Le centre nerveux se subdivise en deux parties:

- le système nerveux central : centre de commande qui comprend le cerveau et la moelle épinière.

- le système nerveux périphérique, composé de nerfs qui servent de voies d'information.

Cet ensemble composé de nerfs et du centre nerveux est responsable de la réception, du traitement et de l'envoi de messages nerveux. Notre système nerveux contrôle toutes les actions et les sensations propres à un animal mais aussi tout ce qui est propre à l'homme comme la pensée, la mémoire et les émotions. Le siège des émotions, que l'on nomme aussi système limbique, est composé de l'hippocampe (responsable de la formation de la mémoire à long terme), de l'amygdale (qui gère l’agressivité et la peur), de la circonvolution cingulaire (faisceau de fibres qui permet le déplacement de l'information dans le système limbique ), du fornix (faisceau de fibres qui relie le système limbique au cerveau) et de l'hypothalamus qui incarne les fonctions de l'instinct et des pulsions, nécessaire à la survie (faim, soif, reproduction,…). Il sert également à superviser les sécrétions hormonales, le fonctionnement des organes internes et le déclenchement des réflexes.

Lors d'un choc émotionnel, notre appareil psychique est mis sous tension et crée des influx nerveux au niveau du système limbique. Physiquement, ce choc a pour conséquence de libérer des hormones de stress et de créer des douleurs au niveau de l'abdomen. On peut parler de tensions épigastriques. C'est ce que l'on ressent lorsque l'on a l'estomac ou la gorge noués. L'hypothalamus enclenche alors son rôle de régulateur des tensions : le nerf facial VII est relié aux glandes lacrymales et permet leur stimulation, ce qui déclenche une augmentation de production de liquide lacrymal et donc de larmes. Les sanglots, spasmes incontrôlables, permettent l'évacuation des multiples tensions accumulées dans l'organisme : ce moment-là est appelé décharge émotionnelle. Après cette décharge, on se sent généralement soulagé et apaisé.

Le rôle des larmes dans cet allègement d'émotions est encore mal connu. On ne peut qu'avancer des hypothèses.

Beaucoup de psychologues expliquent que pleurer est nécessaire pour notre système psychique: les larmes serviraient de protecteur psychique. En effet cela permettrait de soulager un trop plein émotionnel qu'un individu est incapable de verbaliser. Les pleurs serviraient donc comme subterfuge pour évacuer cette tension nerveuse.

Nous savons que pleurer permet de soulager le stress et de faire baisser la pression sanguine. Cela sert aussi à éliminer les toxines qui s'accumulent quand on est énervé. Les larmes émotionnelles permettent donc d'évacuer les substances chimiques qui ne sont pas bénéfiques au corps. Ainsi après avoir pleuré, notre humeur est stimulée. Pleurer permet de faire baisser notre taux de manganèse. Une accumulation de manganèse entraîne du stress et de l'anxiété.

Bien que le rôle exact des organes du système limbique ne soit pas totalement défini, nous savons que pleurer est nécessaire à l'homme et permet au corps de libérer environ 40 % de ses tensions et ainsi lui évite les angoisses et la dépression permanente.

Hypothalamus      Systeme limbique

 

 

 

 

3) Un test du glucose pour les diabétiques

 

Aujourd’hui, pour une personne diabétique, il n’y pas d’autre moyen de mesurer sa glycémie que par un prélèvement sanguin. Le test est rapide, mais comme il doit être renouvelé plusieurs fois par jour, cela peut décourager certains patients.

En 2011 des chercheurs de l'université du Michigan font part de leur avancée dans la revue technique et médicale Analytical Chemistry. Le projet de ces chercheurs est de développer un test de glycémie sur des larmes, plutôt que sur du sang.

De nombreux ingénieurs et médecins travaillent depuis des années pour trouver un moyen indolore et non invasif de tester la glycémie. Ils ont déjà testé la lecture de la glycémie par la peau, le lobe de l'oreille, même l’haleine, mais aucun de ces dispositifs ne s’est avéré concluant et suffisamment précis.

Ces chercheurs de l'Université du Michigan ont créé un capteur prototype capable de détecter les niveaux de glucose dans les larmes. Ce projet possède de nombreux obstacles. En effet, comme les auteurs de la nouvelle étude le constatent, les niveaux de glycémie lacrymale sont de 30 à 50 fois plus faibles que dans le sang, ce qui constitue un véritable défi pour la sensibilité de capteurs qui vont devoir travailler sur de toutes petites quantités de liquide lacrymal. De plus, l'évaporation, la vulnérabilité de l’œil, le stress lié au test sur l’œil, qui  peut fausser les mesures, constituent également des obstacles à ce projet.

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